C’est facile de dire que dans ta vie, y’a pas que tes gosses.
De dire « moi, quand j’en aurais je resterais jeune dans ma tête et je continuerais de faire la fête. J’ai aussi ma vie de femme indépendante alors les enfants, oui, si c’est chacun pour soi et moi d’abord ! »
Mais après que t’as franchi le cap et que ton gremlins est là ; il y a des fois ou tu
craques.
Malgré toi.
Tu deviens sentimentale.
Par exemple, tu le regarde pousser une chaise sur laquelle il s’appuie pour marcher. Et au moment où il se lâche et qu’il continue, tout en hésitant, à faire
quelques petits pas de pingouin qu’a peur de glisser sur la banquise ; alors là, mais juste là, à l’instant où il jette un œil sur toi pour se
rassurer ; ben toi, t’as envie de pleurer. Tellement c’est beau de le regarder.
Bon, très vite ça passe et tu lui mets une pression d’enfer pour qu’il recommence devant la caméra. Oui, parce que toute cette beauté, ce petit miracle de la vie, ça te rends généreux ; tu te dis, il faut que j’en fasse profiter tout l’Internet. Et puis ça fera un article sur mon blog (oui, quand tu deviens parent, tu apprends la rentabilité, c’est comme ça).
Et voilà comment tu te retrouve à faire encore une vidéo de ton fils, alors qu’à chaque fois tu jures que c’était la dernière, que c’est ton blog, et que depuis qu’il est né ce mioche, il envahit tout, tout jusqu’à ce petit espace de libertés que tu t’étais accordé sur le net.
Mais cette fois, de voir ces premiers pas, je me laisse surprendre par l’émotion.
Mon bébé grandit et va de l’avant. Il n’aura même pas eu besoin de ma main pour apprendre à marcher…juste d’un vieux rayonnage pourri d’étagère en plastique qui nous
sert de table basse et qu’Arthur pousse dans tout l’appart’ au gré de ses petits pas. Tu parles d’un souvenir…
Enfin tu te dis que le temps passe et qu’à cette allure, demain t’auras tes premières rides au coin des yeux.
Et puis je pense dix mois et une semaine. Alors là c’est trop, je dis stop ! Hey Arthur, tu vas arrêter de te la jouer enfant précoce ? Reste petit, un peu. Apprends d’abord la tendresse, avant de penser à t’en aller…Fais moi un câlin bordel !
Ce matin, pour vous faire une idée, je le trouve couché à plat ventre par terre, le pouce bien en bouche, et un pyjama qui traînait par là en guise de
doudou. Je vois là l’occasion tant de fois rêvée de le prendre dans mes bras pour un petit calinou d'amour (oui, quand tu deviens parent, tu connais
parfois aussi des phases très régressives). Mais non, sitôt allongée sur le canapé, avec Arthur dans mes bras, qu’il se remet déjà debout pour aller jouer avec la télécommande. Et bien soit ! (Je rigole, j’utilise jamais cette expression au quotidien)
Il ne me reste plus qu’à vous livrer la vidéo que j’ai passé l’après-midi à réaliser, merci Jérôme pour ce nouveau logiciel beaucoup moins intuitif que l’autre, et
qui me demande d’avoir des idées (on aura tout vu).
Et s’il vous plaît, on ne se moque pas de mon fils. J’aurais bien aimé vous y voir, vous, au moment de faire vos premiers pas. Et puis vous aviez quel âge,
d’abord ??