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19 mars 2008 3 19 /03 /mars /2008 18:35

Pourquoi je me suis lancée dans la création de mon blog ? C’est une question que je n’ai pas fini de me poser. C’est une question à réponses multiples. C’est un exercice d’écriture, d’abord. Et je me rends compte que c’est du boulot ! Ensuite, ça m’impose une certaine rigueur. Si je veux qu’il vive, je dois publier régulièrement des articles sur mon blog. Enfin, c’est un peu dans l’attente d’être lue.

Je refuse le principe du journal intime. J’en ai tenu un trop longtemps, pour parler de la pluie et du beau temps. Les rares fois où j’en ai relu quelques pages, je me suis profondément ennuyée (pourtant, je les conserve comme un trésor, encore incapable de m’en détacher au point de les jeter, ce qui, je pense, finira par arriver). Je me demande souvent qu’est-ce qui différencie ce blog du journal intime. Après tout, quand je ne parle pas de moi ou de ce qui se passe dans ma vie, je parle de sujets d’actualité qui m’ont touché. L’amalgame est facile à faire. Ce qui me manque pour m’en distinguer, c’est le talent. L’art de raconter. C’est ça qui marquerait vraiment la différence. Enfin…

Je découvre, grâce aux commentaires qui sont toujours les bienvenus et qui font suite à certains de mes articles, que j’ai des lecteurs. Bon, comme les nouvelles technologies restent pour moi une équation à trop d’inconnus, j’ai logé mon blog sur le premier site que j’ai trouvé, m’apercevant trop tard que sans l’adresse exacte de mon blog, il est impossible de le trouver (sauf avec l’intervention du hasard, rarissime, visiblement). Je sais donc, plus ou moins, qui sont mes lecteurs. Faisant abstraction de cela, je tente de me brider le moins possible, et de garder une liberté la plus totale possible d’expression, sans me soucier du qu’en dira-t-on.

À travers ce blog, je fais donc l’expérience du plaisir de me mettre à nu, d’être moi-même véritablement ; chose que l’on n’a pas toujours le temps ou l’occasion d’être, lors d’échanges toujours soumis à d’inévitables variations : limites dans le temps, interruptions, difficultés d’expression, panique, peur du regard…Ici, j’ai le choix du thème comme du ton, j’ai le temps que je veux pour écrire, sans peur d’être interrompue. Mais rapidement je me suis rendue compte de la limite de cette liberté : je ne recevais pas de commentaires. On pouvait me lire, m’épier, sans que je sache ce qu’on pensait de mes articles. Jusqu’à ce que je me raisonne en me disant que de toute façon je n’écris pas dans l’unique but d’avoir un lectorat mais bien par besoin d’écrire.

Je refuse de parler de politique sur ce blog. D’abord parce que je n’y connais pas grand-chose, ensuite parce qu’il y aurait toujours quelque chose à dire. Trop facile. Mais il y a certains sujets, d’ordre public, que je ne peux pas éviter. Alors j’ai écris. Sous le coup de l’émotion, comme trop souvent. Et là, je m’aperçois que je provoque des réactions chez mon lecteur. Je choque avec mes propos pessimistes, je passe pour une future maman qui broie du noir et pense que l’humanité est perdue. Finie. Foutue. Plus d’espoir. Et bien oui. Je tombe le masque, il y a en moi une part de désespoir. Je ne suis pas seulement capable de rire aux larmes dès que l’occasion se présente. Je ne suis pas que la fofolle légèrement naïve qui elle n’a jamais eu de mal à s’exprimer. Mais qui n’a jamais eu de moment de doute, d’incertitude, d’envie d’abandon, me jette la première pierre.

Je crois que l’écrit vient pour panser une plaie. Y a-t-il une utilité à écrire sur ce qui va bien, sur ce qui se profite déjà pleinement en vrai ? Le bonheur se vit, se partage avec ceux qui sont là, mais il ne s’écrit pas. Et dans ce monde où l’on vit, il n’y a pas un jour qui passe sans que l’on soit confronté à de l’absurde, de l’injustice, du révoltant. Il n’y a qu’à regarder le JT pour s’en apercevoir. Moi je n’ai pas envie de faire l’autruche à garder la tête au chaud dans le sable. J’ai besoin de savoir ce qu’il se passe autour de moi, d’être éveillée, d’avoir conscience des choses. Il faut que je comprenne qui nous manipule, qui a du pouvoir sur le monde, et pourquoi. Que je me fasse une idée, afin de rester révoltée et d’avoir envie d’agir. Je ne suis pas maso mais j’ai besoin de m’imprégner de la misère et des incohérences du monde, aussi parce que ça m’aide à trouver ma propre place, et à savoir le rôle que je joue dans ce système. Je ne fais peut-être encore que constater. Sans doute est-ce assez facile ; mais sûrement pas inutile. Je n’ai pas envie de me voiler la face en ne regardant que du bon côté de la vie. Et moi je ne sais pas comment rester stoïque devant un reportage on ne peut plus explicite sur les pratiques crapuleuses d’une poignée d’hommes qui détiennent 90% des OGM cultivés dans le monde.

Tout cela n’empêche pas que j’ai été éduquée avec des valeurs profondément humaines. Mes parents m’ont appris à aimer la vie. Je sais toute la beauté de la nature et les merveilles dont tous nous sommes capables. Et c’est parce que j’y crois tellement, parce que ça déborde tellement de partout hors de moi, que je m’apprête à donner la vie. Parce que je crois sincèrement que c’est le plus beau des cadeaux que je puisse faire à quelqu’un. Je veux qu’Arthur ait la chance de connaître le monde. Mais je ne veux pas qu’il soit aveugle. Je souhaite qu’il soit conscient. De tout. Du bon, et du moins bon. Et qu’il soit libre de diriger sa vie, en toute conscience.

Alors voilà, la meilleure des conclusions, je ne peux pas la faire moi-même, je la laisse à Sarclo, qui le chante avec beaucoup de poésie : « J’ai mon moyen pour planquer mon cafard, j’suis un crétin multiplié. J’aime la vie je fais des bébés »

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commentaires

C
mille fois oui! être conscient des choses, ne pas faire l'autruche et accepter de savoir tout ce que le monde vit d'injustes et de malheur...mais accepter aussi de voir ce qui fait naitre la vie ou un peu de bonheur même si ce n'est jamais suffisant...<br /> Mettre un bébé au monde ça ne peut qu'être que l'illustration de cela!!
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