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12 mars 2008 3 12 /03 /mars /2008 16:40

Encore un bon reportage  qui fait froid dans le dos.

Comme Johnny Rockfort le disait à Cristal : la réalité dépasse la fiction…

Arthur, bienvenue dans un monde rempli d’ordures.

C’est pas la société qui corrompt l’homme, c’est des idées comme l’argent où le pouvoir.

Devant ma télé je me suis sentie terriblement mal. Je ne comprends pas. Ce que j’ai vu dépasse de trop loin l’entendement. Monsanto, en quelques petites dizaines d’années a prit le contrôle de la planète Terre. Sans doute n’est-il pas le seul, mais c’est de lui qu’il est question ici. Monsanto répand son poison fabrication maison dans tous les pays du monde, de force ou…de force. Toutes les terres nourricières, de tous les pays, vont finir par être contaminées par des herbicides tout droit sortis des usines fumantes de Monsanto. Plus un seul homme ne pourra manger quelque chose qui n’ai pas été génétiquement modifié. L’homme est en passe de devenir autre chose ; peut-être un monstre, que même le meilleur auteur de série Z n’aurait pu sortir de son esprit tortueux. Avant nous vivait l’homme de Cro-Magnon, après nous viendra l’homme génétiquement modifié, avec deux têtes, des yeux protubérants, la peau lézardée, et une espérance de vie de 15 ans, pour les plus chanceux (si l’on peut dire…) Puis ce sera l’extinction de l’espèce humaine, car ces mutants qui auront fini la chaîne n’auront plus le temps, ni l’intelligence pour faire encore évoluer les recherches. Les autres animaux pourront alors doucement se remettre à vivre sans être dominés, et la nature peu à peu reprendra ses droits. Les jours de la planète Terre ne seront plus mis en danger par une espèce qui s’est toujours cru toute puissante.

Et pourquoi Monsanto asphyxie-t-il la terre ? Dans un seul ; un seul et unique but : faire du profit. Être riche. Je suis content j’ai de l’argent, je suis riche. C’est beau l’argent, c’est bien l’argent, c’est si bien d’avoir tous ces zéros alignés à la banque. M’en fout de bouffer de la merde. Y’en a tellement d’autres qui vont crever avant moi. Je suis un dieu, j’ai le monde à mes pieds, ça me fait bander.

Ça me débècte. J’ai comme un goût de rance dans la bouche. Et un poids, coincé quelque part dans la poitrine. J’ai envie de m’enfuir, de me débattre, de tout nier en bloc ; mais je suis comme attachée contre un arbre, et j’ai beau gesticuler dans tous les sens, l’horreur me reste dans les yeux, dans la tête, partout collée sur moi. Est-ce que j’appartiens vraiment à la même race que cette centaine d’hommes et de femmes qui ont des pierres à la place du cœur ? Je ne veux pas y croire. Ils sont derrière la ligne qui délimite ma raison. Ils font partie de l’absurde, de ce que je ne peux définitivement ni comprendre, ni entendre, ni concevoir. Ils déclenchent en moi des torrents de haine incontrôlable et viscérale. Je – ne – peux – pas – penser que pour de l’argent, des hommes n’aient pas le moindre scrupule à bousiller la planète.

Je suis restée stoïque devant la télé, mais ce n’est qu’une apparence. C’est le peu de raisonnement que je suis encore capable d’avoir dans ces cas là : ça ne sert à rien de s’énerver tout seul dans son coin, de hurler et de taper sur les murs, si ce n’est à se faire interner par son infirmier psy personnel, disponible 24/24 heures. C’est le problème, c’est que je bous littéralement à l’intérieur. Je vis une révolte interne qui me secoue et me ronge. Parce que je suis face à des comportements que je ne peux pas expliquer, et ne pas pouvoir, être dans l’incapacité, c’est un échec terriblement douloureux. Surtout lorsqu’il s’agit du comportement d’autres hommes. Encore on parlerait de quelque chose d’immuable, bon, on se fait une raison, mais là ce sont des hommes, comme tous les hommes, doués de raison ! Comment accepter qu’ils nous mettent dans cette situation, de leur plein gré ? Et en en tirant de la jouissance, c’est certain…

Rien que pour cela, je ne pourrai pas avoir la foi. « Seigneur pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. » Le pardon. Étape ultime avant la sagesse. Mais moi, je ne pourrai jamais leur pardonner. À eux de Monsanto, sur lesquels je voudrais cracher, car je n’ai plus de voix devant eux ; je ne pourrai pas. Comme à tous ceux-là qui font la guerre, et ceux qui exploitent d’autres hommes. Notre monde baigne bien trop dans la folie, et, malheureusement peut-être, mais je ne peux pas croire que les hommes ne savent pas ce qu’ils font. C’est impossible.

Je n’ai pas de religion, mais jusque là je pensais avoir bien mieux que ça : la foi en l’homme. Ça, ça fait partie de mes valeurs. Mais des soirs comme hier, elle est sacrément ébranlée, et je me rends bien compte que je ne suis pas encore assez forte pour rester de marbre. Je suis trop dans l’émotion, avec l’humanité, et pas suffisamment dans la rationalisation. Mais même si ça m’en a foutu un sacré coup, je vais continuer d’y croire parce que même si certains méritent des claques (et je suis trèèès loin des châtiments que je voudrais réellement leur faire subir en ce moment où je suis encore trop à fleur de peau), il y a aussi beaucoup d’hommes qui méritent qu’on s’accroche et qu’on se batte pour la survie de notre espèce. Amen.

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commentaires

B
tu as malheureusement raison...u'ont-ils à la place des dollars dans les yeux et du coeur?? me demande hein...de la mauvaise foi, des peaux de saucisson devant les yeux et un éternel appât du gain...<br /> pour les jours où tu désespères je te conseille un petit bouquin "80 hommes pour changer le monde" de Sylvain Darnil et Mathieu le Roux (prix littéraire des droits de l'homme 05) qui montrent plusieurs expériences pour le respect des hommes et de l'environnement...un peu d'espoir dans ce monde brute hein?!<br /> bon courage pour l'accouchement, tu me tiens au courant !! bisous
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C
Qui parle d'occulter les horreurs pour profiter des privilèges???<br /> En quoi faire le choix d'apporter sa goutte d'eau du côté de l'espoir pendant le bref passage finalement qu'on fait sur terre est-il forécement synonyme de bonne conscience et d'oeillères vis à vis des inégalités et injustices immenses de ce monde???
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J
Je ne peux m’empêcher de me dire en lisant un certain commentaire… Que Diable ! Croit-elle vraiment en ces hommes qui peuvent à la fois admirer la sagesse d’un moine et laisser leurs frères se faire persécuter au Tibet ?? Que cette vision du monde est triste, désespérante et désespérée… N’est-il pas important de s’ouvrir sur les réalités du monde et de multiplier les tentatives de lucidités ? Et s’il est des horreurs gênantes faut-il les occulter pour profiter pleinement de nos privilèges ? Pour ma part j’aime jouir souvent et plus que de raison peut-être mais je sais aussi que beaucoup de mon bonheur nait de l’exploitation d’une grande partie du monde. Je pense que prêcher la bonne parole et important mais bouddhisme et capitalisme ne font pas bon ménage et comme le suggère Kornfield « Après l’extase, la lessive ». Et normalement pour un résultat probant il ne faut pas refuser de voir les taches et réussir à s’accommoder de celles qui ne peuvent plus partir. Je pense que pour être optimiste au sens noble du terme et je le suis pour mes proches, il faut commencer par être lucide. Comme disait Krishnamurti, un autre religieux, « On ne se libère que du connu » ce qui veut dire que pour vraiment changer une situation il faut prendre conscience de sa complexité et de sa réalité. Seule une vision d'ensemble peut permettre de la dépasser au delà des apparences. En ce qui concerne la souffrance et la détresse des deux tiers de l’humanité, c’est se mettre une poutre dans l’œil que de ne pas reconnaitre en être responsable. En tant que nanti ma vie n'est que luxe, beauté, calme et volupté alors que tant d’autres pataugent dans la fange. Comment se fait-il que mon niveau de vie soit si élevé et en travaillant si peu ? Suis-je élu pour jouir et dominer ? Ne suis-je pas coupable de cet insultant train de vie ? A toutes ces questions je pense donner des réponses bien différentes des vôtres car j’estime être un salaud qui en plus ne compte pas s’absoudre de ses nombreux pêchés. Peut-être mon enfant sera t-il moins lâche, moins con et moins égoïste pour renier un peu sur son confort. Et non pas pour donner mais pour rendre à ceux qui aujourd’hui sont par nous spoliés. Faire preuve de bonne volonté et de bienveillance est salutaire. Agir partager, s’engager est noble. Mais il faut garder en tête que l’enfer est pavé de bonne intention et que sans s’en rendre compte on a vite fait de reprendre au centuple d’une main ce qu’on a donné de l’autre. Le pire c’est que l’on est persuadé d’être charitable car on donne de son temps et de son argent et que l’on s’échine à rendre les autres heureux et le ciel plus bleu. Malheureusement le simple fait d’être un agent économique pervertit notre action aussi louable soit-elle car le simple fait de consommer conforte des pratiques contraires au bien commun. Et rare sont ceux en France qui n’engraissent pas les multinationales qui dominent le monde est contribuent à ce que les inégalités demeurent car c’est le moteur de la concurrence et du marché. Trop souvent l’écologie est un artifice de « Bobos » et ceux que l’on croise au salon du commerce équitable sont plus consommateurs de produits bios qu’autres choses. On applaudit les initiatives alternatives mais on ne remet pas en question notre fonctionnement. On achète un gadget écolo et on garde son forfait illimité en sachant que l’industrie des puces électroniques est l’une des plus gourmandes en eau et pas la moins polluante. Mais qui peut aujourd’hui se passer de son portable ?<br /> L’honnêteté intellectuelle voudrait que l’on reconnaisse que l’esclavage demeure et que l’asservissement des peuples est simplement devenu plus moderne car labélisé et certifié iso 9000. La domination est pourtant au cœur de notre système basé sur la performance et le profit et le nier c’est préférer vivre dans une bulle que dans le réel. Notre grand problème en France c’est que nous sommes les rois de l’hypocrisie et les champions des leçons de morale alors même que notre pallier est souillé d’ordure. On juge sévèrement ceux qui polluent mais on délocalise nos usines chez eux. On accable les dictateurs avec ferveur sauf si Total fait des profits chez eux car on ne se tire pas une balle dans le pied en enlevant des parts de marché à la première entreprise du CAC 40. La Russie est même saluée pour sa démocratie participative exemplaire !!! Bref, la liste serait difficilement exhaustive tant en France comme ailleurs les lobbys influencent les politiques et les consommateurs qui tels les moutons de panurge décident de se suivre sans trop y réfléchir. A dire vrai je n’en souffre pas trop et si je n’étais pas un crétin multiplié, je continuerai à jouir sans entrave et sans me soucier de l’absurdité de notre condition. Mais pour Arthur, je crois qu’il est de mon devoir de remettre en question nos belles démocraties où le peuple n’a pas vraiment de pouvoir et où les discours des biens pensants sont une insulte à la dignité humaine. Je pense qu’il est urgent que les jeunes générations se réveillent et arrêtent de croire comme leur parent que c’est avec de la piété et des gouttes d’eau qu’on va alimenter les océans de demain. Le monde doit vraiment bouger et si les jeunes ne sont pas moins cons que nous,l’espèce humaine cédera sa place à une autre moins arrogante et plus adapté. Penser au pouvoir des petites actions individuelles c’est rester aveugle face à l’extension exponentielle de la misère et des catastrophes. De fait la solution a peu de chance de naitre dans nos pays et de venir de nous. En effet, bien au chaud dans nos commodités, nous désirons bien moins le changement que les autres car pour nous la vie est simple comme un coup de fil surtaxé. Ma prétention est donc très limitée mais je pense de mon devoir d’enseigner à mon fils la position complexe qui est la notre afin qu’il comprenne nos conflits d’intérêts. Peut-être comme nous il restera juge et partie c'est-à-dire compatissant pour le malheur des nombreux exclus mais complice de leur misère. Ainsi il ne sera pas surpris si un jour ces victimes du système se rebellent en venant à nos portes demander quelque compte. L’optimisme est de volonté et voilà bien la valeur que je compte enseigner à mon enfant car je crois qu’il en faut de la motivation pour être heureux en étant réaliste. J’espère que ma vision du monde ne le déprimera pas trop et au contraire j’ai bon espoir qu’elle lui fasse que mieux profiter des petits bonheurs de notre quotidien. Comme dit Sarclo : « J’aime la vie, je fais des bébés » mais je crois aussi qu'il faut dire la vérité aux enfants pour qu'il soit un jour responsable. Bien entendu il est indispensable de mettre en place des stratégies pour répondre efficacement à ce triste constat ainsi qu’à notre angoisse de mort. Mais pour réellement profiter de la vie il faut accepter que sur terre du moins, elle n’est pas que rose et qu’elle va mal finir. Vivre dans le mensonge c’est courir le risque d’être cruellement déçu. Notre meilleur allié à long terme dans l’adversité comme dans la joie c’est la lucidité. Je crois en la sublimation dans l’art et à l’épanouissement dans la relation à l’autre mais il est important d’être conscience de nos fragilités, de nos ambivalences, des nos parts d'ombres et de celle de notre système.<br /> Croire en l’homme c’est bien, aimer c’est beau, mais devenir plus lucide est pour moi essentiel. <br /> Aussi vrai que les petits ruisseaux font les grandes rivières, il n’y a pas de long fleuve tranquille.
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A
Et comment, qu'on va lui en donner, de l'amour!<br /> J'adore la vie, et je suis la première à contempler ce qui est beau ; mais après un reportage comme celui-là, je reste ébranlée, et je m'interroge. En même temps il est clair que ça me donne envie d'agir, de ne pas rester les bras croisés, et je compte bien trouver une asso, où un endroit où m'investir pour moi aussi apporter ma pierre à l'édifice, et essayer de sauver ce qui peut être sauvé, pour qu'Arthur ait de nombreuses années à en profiter lui aussi. Se contenter de constater, ce n’est pas, je crois, accepter que le monde soit ainsi et qu’il ne puisse évoluer, mais bien plutôt une façon de prendre conscience et de chercher ensuite un moyen de renverser la tendance.<br /> Alors bien sûr, ma vision est triste, mais ce n’est pas ma vision du monde dans sa globalité, seulement d’un aspect du monde. Ce reportage révoltant m’a fait de la peine, mais je ne suis pas que pessimiste dans mon article, je suis malheureusement bien réaliste aussi. Sans doute j’ai besoin d’écrire pour partager. Je ne pouvais pas aller me coucher en pensant simplement à autre chose de plus joyeux. Et puis je dois bien admettre qu’il est parfois plus facile d’écrire sur ce qui blesse que sur ce qui rend heureux. Je dois être un petit peu égoïste, mais le bonheur, par écrit, j’ai plus de mal à le transmettre !<br /> Et comme je le dit dans le dernier paragraphe de cet article, je crois profondément en l’homme. C’est aussi pour ça que je ne peux pas rester impassible devant ce genre de comportement. Mais c’est aussi ce qui fait que je reste pleine d’espoir et de courage pour continuer de profiter pleinement de cette vie, qui vaut vraiment le coup.
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S
Je ne peux m'empêcher de me dire en lisant un certains nombre de ces articles ... Mon Dieu!... croient-ils vraiment en l' Homme ces deux là??<br /> Que cette vision du monde est triste, désespérante voire désespérée... N'y a t-il que le sombre de la vie à mettre en relief, n'y a -t-il pas aussi de belles choses que le monde nous offre pour s'extasier? Les plus infimes soient-elles? Bien sur les médias nous montrent ce qu'ils veulent, bien sûr l'Homme est parfois inquiétant dans la façon dont il utilise son intelligence, bien sûr, les guerres, la haine, existent et existeront toujours, biensûr... mais prenons le temps de contempler plus en détails ce qui nous entoure.... Vous parlez d'un monde d'ordures. Mais regardons autour de nous, à échelle humaine... Ne dit-on pas que c'est avec les petits ruisseaux qu'on fait les grandes rivières? Toutes ces personnes qui s'engagent dans les associations de quartiers, les activités artistiques, les associations caritatives, ces personnes qui offrent de leur temps pour créer des liens entre les Hommes, ... n'agissent-elles pas sur le monde, à leur échelle? Leur but n'est-il pas de rentre plus beau le monde qui les entoure?<br /> Se contenter de constater, n'est-ce pas accepter que le monde soit ainsi et qu'il ne puisse évoluer? <br /> « Chaque individu apporte au monde sa contribution unique » (Jack Kornfield)<br /> S'engager : ...4 consonnes et 3 voyelles, comme dirait l'autre, mais tellement de définitions, de déclinaisons possibles! Car je ne pense pas qu'il soit nécessaire de revêtir l'habit militaire, ou de partir en mission humanitaire à l'autre bout du monde pour s'engager, heureusement pour nous!<br /> <br /> Alors moi je le crie : LA VIE EST BELLE! Croire en l'Homme c'est croire en la vie! Aimer l'Homme, c'est aimer la vie, quand on aime on veut partager, et partager c'est déjà agir! Non?<br /> <br /> Bienvenu dans cette belle vie pleine de surprises Arthur, car une chose est certaine : la vie vaut le coup d'être vécue, ne serait-ce que pour tout l'amour que tes parents vont te donner!!
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