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19 novembre 2010 5 19 /11 /novembre /2010 12:16

 

Le portrait de Dorian Gray, Oscar Wilde

En terminale L, j’avais choisi l’option anglais renforcé. Et, comme ça m’est assez rarement arrivé dans mon parcours scolaire, je suis tombée sur un prof vraiment passionné qui savait comment nous passer l’envie de nous caler contre le radiateur du fond en attendant la fin du cours. Il était fan d’horreur, de gothique, de subversif et d’amoral. Il avait un physique à la Elie Sémoun (petit brun dégarni au sourire engageant), et l’humour noir ; la répartie toujours bien placée. Il ne m’en fallait pas plus pour me donner envie de participer activement, même devant toute la classe, et même en parlant anglais !

Cette année là ; le dernier jour de cours on a regardé des scènes choisies de l’exorciste, que je n’avais encore pas vu tellement on m’avait fait tout un foin sur ce film. Rien que pour ça, je dois une reconnaissance éternelle à cet enseignant dont j’ai oublié le nom, preuve de l’idiotie qui me colle à la peau, quand même.

Mais je dérive complètement.

Cette année là, surtout, il nous a fait étudier The Picture of Dorian Gray. Le tout premier livre dans la langue de Shakespeare que j’achetais et surtout, que je lisais. C’est comme ça que j’ai découvert Oscar Wilde et ce roman, qui reste un de ses plus célèbres. C’est un dandy cynique et intellectuel, qui nous raconte l’histoire de Dorian Gray  de la même façon, avec intelligence et cynisme. Je ne vais pas parler de l’histoire dont tout le monde connaît la trame principale du jeune éphèbe qui vend son âme au diable en échange d’une jeunesse éternelle. Ce bouquin est juste un must have dans une maison. L’intrigue est bien rôdée, l’histoire superbement montée, il se lit tout seul, la qualité littéraire en plus.

 

Les liaisons dangereuses, Pierre Choderlos de Laclos

Encore une découverte que je dois à l’un de mes profs ; de français, cette fois, et en première. Avant, j’ai un peu honte, mais ce n’était pour moi qu’un remake avec Ryan Phillippe et Sarah Michelle Gellar. En même temps, j’avais 16 ans, et les blondinets du cinéma étaient des concurrents sans pitié, même face à la plus garnie des bibliothèques.

Après le bac, un autre prof d’anglais nous a fait étudier des passages du film de Stephen Frears qu’à ce jour je n’ai encore pas vu dans son intégralité, –il paraît que c’est la meilleure adaptation qui en ai été faite – Et puis j’ai apprécié très fort la version téléfilm avec Catherine Deneuve et Rupert Everett...

 

deneuve everett

(Rrrr Rupert !)

Manipulations, libertinage, desseins perfides, vengeances, cruauté, cynisme… J’ai été complètement fascinée ; séduite par ce bouquin, dans lequel les deux personnages principaux font preuve d’une intelligence perverse et machiavélique.

Je ne sais pas s’il faut préciser que Les liaisons dangereuses est  un roman épistolaire, ce qui fait tout son charme puisque c’est par le biais de ces courriers que le lecteur est mit dans la confidence, et voit les intentions de chacun des protagonistes. Il y a les manipulateur, qui agissent froidement et en conscience, et puis ceux qui font l’objet de ces manipulations, qui sont les plus humains en ce sens qu’ils expriment leurs sentiments, leurs souffrances, leurs aspirations et souvent leur naïveté.

Pour moi, un chef d’œuvre.

 

 

Le moine, Matthew G. Lewis

C’est un mec avec qui je bossais au rayon livre d’Auchan qui me l’a conseillé. Comme quoi, il n’y a pas forcément que des daubes dans les grandes surfaces, du moment qu’on y trouve aussi un bon libraire comme ce type là, il y a 3 ans. J’admets que ça reste rare, les bons libraires venus se fourvoyer dans ce genre d’endroit. Mais je m’égare !

Matthew G. Lewis n’avait pas vingt piges quand il a écrit ce roman. Ha quand il n’y avait pas la télé, on produisait de grandes œuvres !

Le Moine, c’est le genre de grande œuvre saluée, entre autres, par le marquis de Sade lui-même, et Antonin Artaud, qui en avait réalisé une « copie ». Si ça peut vous donner une légère indication sur le genre de roman que ça peut être.

A l’époque, à sa sortie en 1795, le bouquin a connu un vrai succès, même si très vite il a subit une restriction à la vente. Lewis l’a fait rééditer après avoir supprimé les passages jugés trop licencieux. C’est donc cette deuxième version que j’ai entre les mains, et pourtant, elle est assez effroyable ! L’histoire se déroule en Espagne et met en scène des hommes et des femmes de la haute société, des moines et des sœurs, une poignée de destins qui se retrouvent mêlés ensemble, toujours pour le pire.

La quatrième de couverture le dira toujours bien mieux que moi : « Pour mettre en scène le combat d’une sainteté qui se défend contre les puissances des ténèbres, Matthew G. Lewis déploie, avec un art consommé de la gradation dans l’horrible, une multitude de récits d’une audace et d’une cruauté rares. »

A mon avis le genre même de livre qu’on aime ou qu’on n’aime pas. Il ne peut pas y avoir de juste milieu. Pour ma part, encore un roman qui m’a passionné autant qu’il m’a troublé. Le genre de livre qui nous possède même quand il est loin sur la table de chevet. Une lecture parfaitement entêtante.

 

Les Piliers de la Terre, Ken Follet

Ça, c’est le bouquin qu’à priori je n’avais aucune chance de lire. Jamais. Rien ne m’inspirait. Ni le titre, ni l’auteur et son nom qui m’était aussi improbable qu’anonyme ; ni même la quatrième de couv’. Un bouquin de plus de mille pages qui situe son intrigue au moyen-âge en Angleterre ? Sérieusement ?

Et pourtant ! Il a fait le tour de ma famille avant d’arriver jusqu’à moi. Encensé par tous. Tellement usé que des feuillets se détachaient et que la couverture avait perdue presque toute sa couleur. C’était forcément des signes de qualité ! Et j’étais donc obligée de lui laisser sa chance.

Je l’ai donc entamé, dans une période de ma vie où je ne devais pas faire grand-chose. Comme aujourd’hui, mais en pire. J’étais surement enceinte d’Arthur et je passais mes journées vautrée sur le canapé prétextant des nausées, sans doute. Enfin donc, je n’avais que ça à foutre que de lire, des heures et des heures d’affilé à dévorer ce pavé, au point que vers le milieu, je ne suis pas passée loin de l’écœurement. C’est ce qu’on appelle l’effet paradoxal, existant avec toute bonne chose dont on abuse. Le Sauternes, c’est bon, mais bois toute la bouteille et tu te retrouve avec un étau qui te lamine la tête tout le jour suivant. Ce qui ne t’empêche pas de remettre ça un peu plus tard…avec modération.

Enfin Ken Follet m’a bluffée, Les Piliers de la Terre, c’est addictif au possible. Tout le monde s’accordera à dire que c’est une immersion en plein xiie siècle, que l’auteur a réalisé un véritable travail d’historien pour planter le décor, et que franchement, on s’y croit pour de vrai.

Ce qui rajoute une touche de pur génie à ce bouquin, c’est que le roman s’étale sur des décennies. L’histoire commence en 1135 et s’achève en 1174. On a le temps de suivre des personnages sur toute leur vie, et ça, ce n’est pas rien ! Combien de fois, à la fin d’un livre j’ai connu la déception de ne jamais savoir ce que tel ou tel personnage allait devenir par la suite ?

Ce livre, c’est un voyage à travers le temps sans avoir à bouger de son fauteuil. C’est…pfiouuu…c’est…c’est inqualifiable ! C’est vraiment une expérience à vivre ! C’est la chance de passer de nombreuses heures (mais je lis lentement, aussi) dans un univers qui n’existe plus, un endroit impitoyable, où pour survivre il fallait avoir la chance d’être riche, ou bien alors plein de ressources.

Alors oui, c’est un pavé écrit en tout petit sans saut de ligne, mais il ne faut surtout pas s’arrêter à ça. Si vraiment vous ne deviez en lire qu’un sur toute ma liste, ce serait celui-là.

 

 

Voilà, j’aurais aussi pu vous parler de Blue Angel de Francine Prose, En attendant Godot de Samuel Beckett, Rebecca de Daphné du Maurier, Huis clos de Sartre, Le jeu de l’amour et du hasard de Marivaux, Le cercle du karma de Kunzang Choden, La désobéissance civile de Thoreau et puis bien d’autres aussi, mais bon, je ne l’ai pas fais !

Est-ce que tout cela vous donne des idées ?

Et vous alors ? Quels sont les titres sur vos étagères dont vous ne pourrez jamais vous défaire ? Quelles sont les lectures qui vous ont marqué ? Quelles sensations à leur découverte ?

 

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commentaires

J
<br /> <br /> Dictionnaire amoureux du rock par l'excellent Antoine De Caunes.<br /> <br /> <br /> C'est bon je sors!<br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Mais non, reste! En toute objectivité, je trouve que c'est un très bon choix ;)<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> oui ken folett! J'en ai lu d'autres super comme le 3ème jumeau, c'est top, mais j'avoue que je peine à lire le dernier, pas dans le "mood" il faut croire, la neige qui tombe me fatigue et je<br /> m'endors avant d'avoir lu deux pages....<br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> hé oui...même les plus grands auteurs ne peuvent rien contre un temps soporifique :)<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> <br /> Ah Ken Follet.. Si tu n'en as pas encore lu d'autres, tu peux te lancer. Il a l'art de savoir changer d'univers et d'époque. Depuis que j'avais lu le spilliers de la Terre, j'en ai essayé<br /> d'autres. même si le premier reste le PREMIER, les autres sont pas mal non plus.<br /> <br /> <br /> "Vivons heureux en attendons la mort" de desproges... Ou comment rire de bon matin dans le métro et permettre à ses voisins de sourire aussi en nous regardant lire!<br /> <br /> <br /> "Cent ans de solitude" de Gabriel Garcia marquez... Sur des décennies aussi même bien plus, emplie de cette magie sud américaine, un peu barrée.<br /> <br /> <br /> Le Périple de Baldassar" D'amin Maalouf...  ce ne sont que quelques idées parmi des dizaines, mais si tu les veux je te les prêtent à Noël!!!<br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> pour Follett, je n'ose pas encore me lancer, comme tu le dis toi-même le premier reste le premier, j'ai peur d'être déçue ;)<br /> <br /> <br /> Cent ans de solitude, j'ai lu!<br /> <br /> <br /> Amin Maalouf!! Je n'en entend que du bien, c'est décidé, je m'y met dès que possible! Je suis preneuse, si tu me le prète! Desproges, on en a un gros pavé ici, déjà<br /> de quoi rigoler pour les 10 prochaines années!<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> HELLO SOUS LA NEIGE<br /> <br /> <br /> L'auteur de cette fabuleuse saga est Edward Rutherfurd.....<br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> merci!<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> <br /> Mais encore, si tu aimes les époques épiques, les saga à travers les siècles alors lis un autre pavé de pavé "Londres" de zut j'ai oublié, vieux roman, richard ou qqchose comme ça<br /> <br /> <br /> je n'oublie pas Gavalda avec "ensemble c'est tout" que j'ai adoré et lu en un we et Pancol avec les yeux jaunes des crocodiles et les autres. Récit de femmes....<br /> <br /> <br /> Je ne pensais pas aimer les thrillers mais Caryl Férey, avec ses histoires de flic torturé et d'ethnies m'a captivée! essayer Zulu mais s'accrocher...<br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> impossible de trouver le roman dont tu me parles, si jamais tu retrouve un jour le nom complet de l'auteur, pareil, je suis preneuse.<br /> <br /> <br /> j'ai lu ensemble c'est tout après la naissance d'antoine, et même si l'histoire ne casse pas trois pattes à un canard, il se laisse vraiment bien lire. Pancol je ne<br /> suis pas fan, comme tu le résume très bien : récits de femmes...!<br /> <br /> <br /> merci de faire partager en tout cas!<br /> <br /> <br /> <br />