J’ai fini le troisième tome de Millénium ce matin, et je me sens seule. Stieg Larsson m’a abandonné. Il est décédé juste après avoir remis sa trilogie à son éditeur. C’était sa première et donc unique œuvre littéraire ; et bien égoïstement, je me retrouve terriblement frustrée.
Peut-être qu’à la vue du succès remporté par ces trois volumes, l’auteur aurait poursuivit la série ? J’aurais passé des siestes entières d’Arthur à dévorer d’autres aventures improbables de Lisbeth Salander et Mikael Blomkvist.
Peut-être pas, aussi.
La frustration, c’est un bon signe, à la fin d’une lecture. Tourner les pages à reculons, voir les dernières pages arriver de plus en plus vite. Se trouver face à ce paradoxe terrible qui est d’accélérer son rythme de lecture pour mettre fin à un suspens insoutenable tout en souhaitant que ce ne soit pas déjà la fin de l’histoire…Etre presque triste de ne pas connaître la suite des relations amoureuses de Blomkvist, et avoir un goût amer dans la bouche à l’idée que Lisbeth puisse de nouveau avoir des emmerdes sans qu’on le sache…Etre triste, en somme, de se sentir abandonné par ces personnages qu’on a aimé, alors qu’ils n’ont même pas de vie en dehors du papier !...
J’ai adoré, donc. De façon inconditionnelle. Malgré de gros détails qui te font tiquer au moment de la lecture –les gentils sont hyper futés et les méchants sont des balourds avec un petit pois dans le crâne ; la sapö est constituée d’une équipe de bras cassés ; les faibles sont tous des miraculés–...
J’ai presque pardonné à l’auteur ces petites libertés improbables, parce que
l’histoire est passionnante, les conspirations angoissantes, les rebondissements incessants. Environ 1900 pages de plaisir, de détente, de délectation. Je me suis complètement laissée embarquée,
et franchement, c’était trop bon.
Sur ce, je vous laisse, ma vraie vie m’attend !