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4 janvier 2009 7 04 /01 /janvier /2009 17:51

Pour la première fois, la semaine dernière, j’ai séparé Arthur de sa maman pendant plus de 72h. En effet j’ai passé le 31en Haute-Savoie avec mon fils pendant qu’Anne-Claire, au fin fond de la Loire, se creusait  la cervelle deux jours durant pour nous pondre un article intitulé « Bonne résolution ». Quand on voit le texte bâclé et pessimiste  qui a suivit, on peut se dire que c’est au galop que sont revenues les habitudes fâcheuses de 2008. Mais bon là n’est pas le propos et je ne suis pas du genre à dire du mal de la femme que j’aime à en devenir absurde. J’ai donc pendant trois jours testé la monoparentalité et franchement, moi qui suis d’un naturel plutôt angoissé, là on peut dire que j’ai carrément craqué mon slip. Tout avait pourtant si bien commencé. En effet Arthur était souriant, énergique, gourmand et ne semblait pas le moins du monde souffrir du manque transitoire d’amour maternel. Papy, mamie et tonton Jules étaient comblés et moi j’étais plutôt confiant. Puis au troisième jour, peu après le gouter, vint l’heure du départ et des premières quintes de toux. Le soir même Arthur refusa de finir son biberon et à 1h30 du matin c’est un extraordinaire vomissement qui me réveilla en sursaut. Et là, c’est le drame…  Je ne sais pas si c’est le fait que je sois seul avec lui pour la première fois ou bien le fait que le thermomètre affiche 39.5 mais toujours est-il que l’idée que le pire soit à venir n’a pas fait que me traverser la tête. Je le doit même avouer, elle s’y est installé durablement. N’écoutant que mon stress j’attrape Arthur par la capuche direction les urgences. En moins de cinq minutes nous arrivons à l’accueil où une infirmière dévouée  introduit délicatement un remède dans l’anus de mon fils. Mais il n’est pas sauvé pour autant car commence alors d’interminables heures d’attente. Je suis pour ma part un peu moins sous le choc et mon cerveau émotionnel cesse de monopoliser mon champ de conscience. Je m’autorise alors à analyser la misère de la situation. Devant mes yeux mi-clos des dizaines d’enfants attendent comme Arthur dans une insoutenable indifférence. La  déshumanisation institutionnelle propre aux établissements publics est pour moi l’une des pires conséquences de notre organisation sanitaire où l’individu est nié au profit d’un numéro de chambre, d’une étiquette ou même d’un code barre. Bref, il est maintenant 3h45, Arthur dort dans mes bras (dans la précipitation j’ai oublié la poussette) et seulement trois enfants sont passés devant l’interne. Je décide donc de rompre, non sans culpabilité, le cercle vicieux de l’attente car partir c’est accepter que l’on a merdé sur toute la ligne. Mais comme je ne suis pas à ça près, je signe la décharge me permettant  de quitter ce lieu de désolation sans passer par la case consultation. Nous avons donc terminé notre nuit dans notre lit et le lendemain même si Arthur semblait atteint de toxoplasmose et était incapable de se mettre debout j’ai compris que le plus dur était passé. Ma belle mère a finit de me rassuré en me disant qu’Arthur, à bientôt 9 mois, n’était plus en sucre. Pour conclure, car je me rends compte que je ne l’ai pas fait courte; sur ce coup là j’ai été un peu nigaud. Mais si c’était à refaire, même s’il est une source inaltérable d’angoisse, je le referais.

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commentaires

M
je serai bien d'accord pour un filtrage aussi !
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J
C'est vrai mais normalement dans un système cohérent il devrait y avoir un filtrage. Une infirmière aurait du me dire de rentrer chez moi aprés l'administration du suppo en m'expliquant la disproportion de mon inquiétude. Je reste persuadé que si on prenait juste quelques minutes pour entendre les préocupations des gens et non pas uniquement leurs symptomes, il y aurait moins de bobologies aux urgences. Ce soir là mon stress n'a fait l'objet d'aucune attention ni à mon arrivée ni plus grave lors de mon départ. Alors tout est bien qui finit bien peut-être mais pour moi je reste persuadé qu'il est dangeureux de négliger l'angoisse d'un père à 4h du mat aux urgences.
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C
si tous les enfants étaient amenés aux urgences par leurs parents dès qu'ils ont une poussée de température, ce n'est pas une 10aine, mais 50 petits qui auraient été devant vous à attendre!!!...ceci dit on peut comprendre le soucis des parents qui voient leur petit  malade...mais bon...heureusement tout est bien qui finit bien...
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